Actualités | pierre (SANGUE) mourles a réalisé son (magnifique) clip Empeureur avec After Effects, après 15 jours de formation… et 2 ans de travail !

pierre (SANGUE) mourles a réalisé son (magnifique) clip Empeureur avec After Effects, après 15 jours de formation… et 2 ans de travail !

Pierre, comment as-tu travaillé pour réaliser ce vidéo clip ?

J’avais l’objectif avant de commencer la formation de réaliser un clip-vidéo à partir de photos de magazines.
Le parti pris a été d’utiliser essentiellement des photos d’ameublement de catalogues et de grands espaces des années 80/90.
Je m’étais équipé d’un très bon scanner et il ne me restait « seulement » qu’à monter et à mettre en mouvement ces photos.

Vers les 2/3 du projet, le réalisateur et motion-designer Adrien Gentils m’a rejoint pour finaliser les propositions artistiques et le travail technique.


L’objectif était de faire apparaître des tableaux suréalistes, de faire entrer le spectateur dans des plongées hallucinatoires et un espace continu d’images qui définit notre époque : une société de consommation envahie par les images.

Comment as-tu utilisé After Effects ?

Ce qui m’a séduit et complètement passionné dans After Effects a été la possbilité de créer des espaces en 3 dimensions à partir de matériaux visuels 2D : recréer du volume et des mises en abime à partir d’images par définition figées.

Les trucages n’étaient pas vraiment la finalité pour moi, mais plutôt des moments transitoires pour donner de la dynamique à la narration de mon clip.

Quel a été a le workflow ?

La première étape a été d’extraire et détourer sur Photoshop tous les éléments des photos qui m’intéressaient.

La seconde étape était de reconstituer les fonds de photos avec l’outil Tampon pour que les éléments détourés puissent se déplacer dans la photo sans qu’il y ait de trous et d’espaces vides.

N’étant pas un virtuose d’After Effects, ce qui m’intéressait était l’état d’immersion dans les photos qui peuvent être créés par des légers mouvements dans l’espace des éléments détourés. Mais aussi par des mouvements grossissants de size ou scale en même temps que l’arrière plan rapetisse. Ces mouvements d’opposition sur une même photo créent une déformation visuelle.

L’autre outil que j’ai beaucoup utilisé pour les mises en abîmes est la fonction caméra 3D qui permet de faire des trouées et des plongées.

L’outil Marionnette a été utilisé pour faire les mouvements de personnages. Mais il y avait un dosage à respecter pour que l’on ne perde pas la fonction d’immersion au profit de la virtuosité d’animation. Cette partie-là a été retravaillée et sublimée par Adrien Gentils.

En dernier lieu, j’ai travaillé sur la colorimétrie des photos pour faire des légers effets de pompage/pulsation qui donnent vie à la photo.

Comment apprécies-tu After Effects ?

L’apprentissage d’After Effects a été rendu intuitif pendant la formation. Notre formateur a permis de nous faire comprendre l’aspect « boite à outils » d’un tel logiciel.

Après 2 ans d’utilisation, je regarde vraiment After Effects comme un outil de création, de jeu, d’espace ludique. Cela me permets d’ailleurs aussi de communiquer avec de vrais techniciens/artistes de ce logiciel.

Empeureur ?

Empeureur est le morceau éponyme du dernier album de Sangue.

Il file le parallèle entre un défilé de manchots sur la glace et la parade glorieuse d’un chef d’État dans une vaste étendue déserte.
Sur le principe de l’animation, le clip a été fabriqué uniquement à partir de photos de magazines d’ameublement de design des années 80/90 et de prises de vue de grands paysages.
Entre film d’horreur de décoration, parcours publicitaire et carte postale de paysages, les animaux jaillissent de manière récurrente dans la narration du clip. Ils apparaissent tels des totems, des divinités symboliques de notre humanité. On glisse dans une mise en abîme vertigineuse de nos fantasmes et de nos projections. Confrontation d’espaces clos surchargés et d’étendues fragiles, salons d’ameublement, chasseurs, télévisions rétros, tableaux de maître de la renaissance et glaciers défilent devant nous tels des marqueurs de notre inconscient collectif.


La présence de l’homme reste toujours insolite comme décontextualisée de l’endroit où il se trouve. L’humain semble défini par l’organisation des objets qui l’entourent et non par la nature dans laquelle il évolue.


C’est un voyage kaléidoscopique où la mise en scène des images résonne comme la résurgence des injonctions matérielles de notre société postmoderne. Seule l’apparition répétée des animaux, comme des balises posées tout au long de ce voyage graphique, nous ramène étrangement à notre humanité.

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